Tendre l’autre joue

Voici plusieurs mois que j’ai fait une découverte qui a changée pas mal de choses pour moi.

Tout le monde (y compris les non-chrétiens) connait Mt 5, 39 : « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. ».

C’est même un texte que les athées utilisent pour se moquer de nous.

Et j’ai découvert qu’ils avaient bien raison.

Pourquoi ?

Parce que c’est un texte qui est compris comme faisant de nous, les chrétiens, des masos naïfs et qui se font avoir avec le sourire.

Et ce que j’ai découvert, c’est que ce texte peut et doit être compris d’une toute autre manière.

En fait, il y en a 2 autres,

  • l’une d’un point de vue psychologique (celle que j’ai découverte dans un premier temps),
  • l’autre d’un point de vue de contexte socio-historique qui m’a été donnée par un ami prêtre à qui je racontais la première.

Explication d’époque

Être frappé sur la joue droite, c’est être frappé du revers de la main. C’est un signe de mépris et de supériorité. Demander dans ce contexte à être frappé sur l’autre joue, c’est dire à l’autre : « Tu peux me corriger, mais fais-le en égal. »

Version longue trouvée ici : https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/tendre-lautre-joue/ : Dans la culture juive de l’époque, la gifle sur la joue droite n’est pas seulement une insulte, mais encore un geste de mépris. En effet, frapper sur la joue droite, obligatoirement avec la main droite (la gauche étant impure), oblige à gifler du revers de la main : c’est une offense, de quelqu’un qui s’estime supérieur envers un autre, considéré inférieur, qu’il méprise. Dans un tel contexte, tendre l’autre joue oblige l’offenseur à toucher de l’intérieur de la main, ce qu’un juif ne peut « offrir » qu’à un égal ou à une personne considérée pure. Il n’est donc pas question pour la victime d’adopter une attitude passive, mais de poser un geste qui oblige son agresseur à reconnaitre que celui qu’il frappe est un être humain comme lui. Il s’agit d’un acte certes non-violent, mais aussi d’un acte qui vise à contester la légitimité de celui qui s’est arrogé le droit de frapper, à l’interpeler dans l’espoir de lui faire prendre conscience de l’injustice par lui commise.

Version psychologique de Marie Balmary

Elle propose cette traduction : « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui une autre joue. »

Autrement dit :

  1. si dans une situation donnée, quelqu’un a un comportement qui te fait du mal
  2. propose-lui une autre situation, dans laquelle il pourra se comporter différemment

Ce que je trouve intéressant avec la version psychologique, c’est qu’elle :

  • est applicable dans ma vie de tous les jours
  • est accueillie avec beaucoup d’intérêt par tous les athées avec qui j’ai pu la partager

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